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17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 15:32


Pendant mon enfance, certains évènements me donnaient systématiquement des maux de ventre : rentrée scolaire, départ en colonie de vacances… et besoin d'aller aux toilettes plusieurs fois avant de quitter la maison. L'expression la peur au ventre – rapportée à mon cas – prend vraiment tout son sens…

Toujours est-il que ces petits inconvénients et cette gêne récurrente m'ont poursuivi durant toute mon adolescence, mais heureusement je ne "ressentais" pas le besoin de me vider les intestins dans la journée (comme cela est souvent le cas aujourd'hui, et toujours ce besoin maladif de chercher systématiquement les toilettes dès que j'arrive quelque part). Ouf! Mes journées étaient au moins tranquilles de ce côté-là.
 

Par contre, si à chaque rendez-vous important (examens, oral du bac etc.) je souffrais encore assez peu du "bas" (hormis le fait d'aller plusieurs fois aux toilettes avant de partir quelque part, comme je viens de l'évoquer) en revanche je souffrais du "haut". En proie à un tract difficile à contenir, incapable d'avaler quoi que ce soit au petit déjeuner, noué, dans un état nauséeux, il me fallait souvent aller vomir pour me soulager. Le mal évacué, je me sentais beaucoup mieux après. Par contre le ventre vide, je manquai rapidement de tonus au cours de la matinée… bref.

J'ai toujours été sujet à l'anxiété, au stress, des petits riens comme un simple rendez-vous peuvent m'angoisser, et cela n'a fait d'ailleurs qu'empirer au fil du temps, surtout quand j'ai véritablement pris conscience de ma colopathie. Et pour aggraver un peu plus les choses, je suis une personne hypersensible, émotive, ayant du mal à contrôler ses émotions. Je me sens la chair à nue, comme si on avait ôté ma peau, dépourvu de l'épiderme protecteur agissant comme une armure et qui protège des agressions extérieures. Mes émotions transitent par mon tube digestif, ce dernier agissant comme une caisse de résonance, et en amplifie les effets… qui peuvent devenir dévastateurs! Soit dit en passant, difficile de vivre avec ce syndrome, dans une société où l'on cultive la performance et la sélection du meilleur!

Je peux aujourd'hui tirer quelques enseignements de tout ça : force est de constater que j'étais – depuis ma plus tendre enfance – comme "prédisposé" à être atteint de colopathie fonctionnelle. Ce syndrome sommeillait en moi, il était là, à l'état latent, prêt à s'éveiller, à surgir à la première occasion favorable qui se présenterait (j'aurais l'occasion d'y revenir dans un prochain article)… Il n'y a pourtant pas de relation de cause à effets, j'en suis intimement convaincu, entre mon dérèglement intestinal et  mes anxiétés. Je peux l'affirmer, même si j'avoue que cette idée m'a effleuré l'esprit. Car en effet à une époque tout s'est mélangé dans ma tête : mon dysfonctionnement intestinal était-il bien réel? Etait-ce une véritable pathologie ? Mes maux de ventre n'étaient-ils pas provoqués tout simplement par mon anxiété? Et si finalement tout se passait dans ma tête? J'étais comme perdu, ne sachant plus quelle part accorder au "facteur psychologique" dans tout ça. J'ai compris aujourd'hui que le stress, l'anxiété ne sont en fait que des facteurs aggravants, et que ce satané syndrome du côlon irritable existe bel et bien, qu'il n'est pas le fruit de ma seule émotivité. Je pense simplement que pour les personnes anxieuses, les effets s'en trouvent  décuplés. En aucun cas, on peut avancer que les autres - les gens "cool" et pas stressés – échapperont à ces troubles fonctionnels de l'intestin. Ce syndrome peut toucher n'importe qui.

Mais par contre, par la suite, cette gêne devient tellement handicapante, si difficile à vivre en société, qu'alors elle finit par atteindre le mental du malade (déprime, fatigue). Il en est ainsi de mon cas personnel. C'est pour moi indiscutable, et c'est ce que je crois! Qui pourrait me contredire, car qui mieux que moi me connaît?

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commentaires

J
Bonsoir,<br /> J'ai découvert votre blog il y a quelques semaines et je vous remercie de partager votre expérience.<br /> Que de similitudes de parcours...<br /> Personnellement j'ai des problèmes intestinaux depuis que j'ai une dizaine d'années je pense. J'en ai 30 aujourd'hui, et, depuis quelques mois, les symptômes sont devenus très forts et très<br /> handicapants.<br /> En plus de cela, j'ai un rapport à la nourriture compliqué, avec des difficultés à contrôler ce que je mange à certains moments de ma vie... Bref, un bon cumul et une crise qui a atteint son apogée<br /> il y a quelques semaines. J'avais mal du matin au soir, des distorsions des intestins qui me faisaient me tordre de douleur, etc, etc. C'est la 1ère fois que j'écris tout cela, j'ai l'impression de<br /> me plaindre. C'est bizarre.<br /> Tout cela pour dire que c'est grace à des blogs tels que le votre que j'ai retrouvé un peu le moral.<br /> Relire que l'irritabilité de l'être s'associe à l'irritabilité de notre intestin (!), que c'est normal de se sentir usé, etc, Tout cela m'a déculpabilisée et permis de me recentrer.<br /> J'ai aussi adapté mon alimentation. Je teste les associations d'aliments, parfois je rate, j'ai mal au ventre, alors je retente d'améliorer ce que je mange...<br /> Pardon c'est un peu long.<br /> Merci en tout cas, n'hésitez pas à continuer!
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J
<br /> <br /> Bonjour et merci de venir partager ici votre expérience (non, votre commentaire n'est pas trop long!). Nous sommes nombreux à vivre avec ce mal. Je ne m'occupe plus guère de mon blog,<br /> et pourtant le nombre de visites ne cesse de croître. Merci à tous-<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Pas évident de vivre avec ça, surtout quand on est jeune et que ça nous empêche de vivre comme les autres ( pas de sorties par peur d'avoir une crise ) . Je pense que le psychosomatique joue pour<br /> beaucoup. L'entourage à du mal a comprendre ce que nous vivons et je ne le souhaite à personne. Heureusement pour moi j'ai rencontré une fille extraordinaire qui accepte ce handicap et me soutient.<br /> Ne perdons pas espoirs . . . J'ai 19 ans et je suis malade depuis 3 ans !<br /> <br /> <br />
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C
<br /> De nature très anxieuse, je me suis reconnue dans cette histoire. Depuis quelques temps, c'est l'enfer... Je souffre énormément du syndrôme du colon irritable. Ça mine litérralement la vie, sans<br /> parler de l'angoisse qui l'accompagne. J'ai l'impression que tous les efforts pour contrer ce mal est sans récompense mais ce site m'encourage un peu plus à percévérer dans ce mal être du ventre et<br /> de l'âme. Je me console en me disant que je ne suis pas la seule et en espérant que cette mésaventure me donne un peu de répit.<br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Effectivement on se croit seul alors que ce n'est pas le cas, on est même plus beaucoup plus nombreux qu'on le pense à être touché par cette maladie. Mais c'est très difficile d'en parler, ce<br /> n'est pas le genre de confidences qu'on évoque avec facilité.<br /> <br /> J'ai encore des choses à raconter ici, et des messages comme le votre m'encouragent à continuer ce blog. J'espère pouvpoir m'y remettre prochainement!<br /> <br /> Bon courage.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Ne vous détrompez pas ! C'est bien ce que je voulais dire ! Bien qu'à la base (dans ma jeunesse), les symptômes étaient surtout psychosomatiques, je remarque bien qu'il en est autrement<br /> maintenant...<br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> C'est ça. Ce qui n'empêche pas qu'avec le temps, et la maladie qui dure, que mon état émotionel et mon niveau de stress influent largement sur mon transit intestinal!<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Votre situation est fort semblable à la mienne... beaucoup d'éléments s'entrecroisent (anxiété pendant la jeunesse, hyperémotivité, stress...).<br /> <br /> Je me demande si c'est souvent le cas ? Y a-t-il des personnes pour qui le syndrôme du côlon irritable est apparu tout à coup ?<br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Bonjour Marie-Eve,<br /> <br /> <br /> En effet à vous lire j'ai également constaté que notre "parcours de colopathe" avait des<br /> points communs! Je ne suis pas convaincu que c'est une maladie psychosomatique, certes les origines sont diverses et encore mal connues (la cause peut être une gastro-entérite infectieuse par<br /> exemple), je pense qu'il s'agit davantage d'une hypersensibilité de notre intestin,  notamment via nos nombreux neuro-transmetteurs situés sur l'axe<br /> cerveau-intestin qui réagissent au moindre mouvement de notre côlon, d'où une perception exagérée de nos intestins et ce, souvent avec douleur. Je pense que le stress, n'est qu'un facteur<br /> aggravant. Au même titre qu'une mauvaise alimentation. Je pense que c'est plein de petites choses qui cumulées ensemble (alimentation, médicaments, hygiène de vie…) peuvent permettre de diminuer<br /> les symptômes.<br /> <br /> <br /> <br />